André Dauchez - le graveur


André Dauchez (1870-1948). a grosse branche. Eau-forte sur papier, 1905. © Coll. et cliché Musée départemental breton, Quimper / Serge Goarin

André Dauchez prit très jeune des cours de gravure. Reçu dans cette section au Salon des Artistes Français bien avant son baccalauréat, il renonça à ses études de droit pour suivre l’enseignement du peintre Luc-Olivier Merson. Il régnait chez les Dauchez un véritable goût pour les arts. Le père était lui-même passionné de photographie – ce qui ne l’empêcha pas de vouloir couper les vivres de son fils quand ce dernier lui annonça sa volonté d’embrasser une carrière artistique.
Encouragé par Lucien Simon, Dauchez commença à exposer ses peintures en 1894. Mais jamais l’artiste ne cessa son activité de graveur, réalisant plus de 500 estampes à l’eau-forte, gravées sur cuivre. Tenant à exécuter lui-même les tirages de ses épreuves, il possédait deux presses, l’une dans son atelier parisien, l’autre dans la propriété familiale de Kergaït, en Bretagne.
Pur paysagiste, Dauchez ne cessa de graver les chemins à travers la lande, les fermes enfouies dans la verdure et les grands pins se détachant sur le ciel, qu’il sut rendre mieux que quiconque. Ses pages furent d’abord sombres, puissantes, pleines de poésie, pour devenir avec le temps étincelantes et baignées de clarté. Cas presque unique, Dauchez établit de son vivant son Liber Véritatis, catalogue raisonné de toute son œuvre, où était croqué à l’encre chacun de ses motifs, et consigné chaque propriétaire de ses peintures, études ou gravures. Ce chef-d’œuvre en réduction est pour la première fois présenté dans notre exposition.